samedi 24 octobre 2009

Editors In This Light And On This Evening


Editors

L’histoire est donc condamnée à se répéter : nos meilleurs groupes à guitares s'amourachent un temps pour les synthétiseurs. Tout comme leurs idoles Smashing Pumpkins et Radiohead, les Editors ne dérogent pas à la règle et jettent un pavé dans la mare haut en couleur noire, avec leur In This light and on this Evening.



L’affaire est chouette, car en plus de se targuer d’un disque où le peu de guitare sonne comme un moteur de bécane futuriste, nos 4 anglais ont sûrement sorti l’album néo 80’s le plus intéressant qui soit depuis quelques années. Même si des centaines de références se bousculent à l’écoute de ces 9 titres, l’œuvre n’en perd pas une miette en singularité. Les synthétiseurs, donc, omniprésents, ne font en aucun cas choux blanc, contrairement à leurs contemporains de The Killers.


Produit par Flood (Depeche Mode), l’ensemble frappe par sa cohérence et sa nonchalance surprenante sur des thèmes aussi sombres que décadents. Le groupe aurait été influencé par les ambiances visuelles de Blade Runner pendant l’enregistrement, d’où cette sensation de transportation que ressentira sûrement l’auditeur après la première écoute.

Le premier titre éponyme est une descente en cavalcade lente avec comme seul son un bruitage douteux d’une chambre noire où toutes les ampoules auraient grillé. Nyctophobiques s’abstenir. D’autant plus que la voix de Tom Smith n’a jamais été aussi sombre, perdu entre Ian Curtis de Joy Division et Leonard Cohen. La suite coule comme du sang d’Aliens, « Bricks And Mortar » est comme une seconde introduction où le reste du disque est présagé dans ce titre unique. « Papillon » est sûrement le titre le plus New Wave, avec son motif de batterie que Robert Smith de The Cure n’aurait pas renié. Les backings vocals, exagérés, donnent encore plus de noirceur symbolique à tout le disque. « The Big Exit », morceau de bravoure, est une référence directe à « Atrocity Exhibition » de Joy Division avec ce riff de guitare dénaturant – et pour cause – le son d’un riff de guitare typique avant 1980. Le reste du disque se dessine dans la même veine, « The Boxer » aurait pu figurer en bonne position sur le Music For The Masses de Depeche Mode. Le titre le plus surprenant est sans conteste « Eat Raw Meat = Blood Drool », single en puissance où Editors marque pour de bon son style après 5 ans de recherche). Les ambiances négatives se font transcender par ce refrain à contrario positif tout en crescendo… remarquable.

Hold-up réussi pour Editors car le groupe sonne enfin de façon définitive dans un registre reconnaissable autant qu’original, comme « Walk The Fleet Road », gospel progressif ultra moderne, que peu auraient osé graver. Il n’est donc plus question ici d’être les Interpol anglais…


In this light and on this evening
Editors, In This Light And On This evening, 2009 (Pias/ Kitchchenwar records).


"In This Light And On This Evening"

"Eat Raw Meat = Blood Drool"

"Walk The Fleet Road"


D.S.

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