dimanche 13 septembre 2009

Muse - "The Resistance"


Muse

Beaucoup (espérons) se demanderont pourquoi : pourquoi parler de Muse dans un blog culturel… pourquoi s’attarder sur un groupe pour minettes teenager qui pour beaucoup (n’espérons pas) manque d’originalité et d’intérêt… en tous cas pas suffisamment pour que l’on n’y prête pas deux oreilles attentives.




Début d’élément de réponse : Muse (qui veut dire en français muse) est un trio costaud (le bassiste avoisine 2 mètres sur pied) qui n’a pas peur du ridicule. Et si le ridicule ne tue pas justement (sauf Queen en 1991), c’est par ce qu’il est assumé, assumé mais pas revendiqué ; et c’est peut-être là le problème fondamental du trio du Devon, problème qui semble lui passer au-dessus de la tête comme une navette spatiale - et pour cause, leur album The Resistance est directement influencé par la SF type Star Trek (comme l’intro au synthé du premier titre « Uprising »).




Autre élément de réponse, Muse sait écrire des chansons, des mélodies, des ponts et même des refrains ! Qui plus est, le chanteur/guitariste et songwriter Matt Bellamy est un vrai petit cerveau virtuose, considéré comme un des meilleurs guitaristes de sa génération (du haut - pour le coup - de son bon mètre 60 à la Prince).



De plus, Muse est un des seuls jeunes groupes en activité capable de déplacer les foules par dizaines de milliers, fédérés autour de leur univers fantastique qui fricote donc avec la SF. Ceci a un impact fondamental sur les jeunes mélomanes, ces même jeunes cool qui - à l’époque - étaient fascinés par le monde mythologique tolkienien renversant de Led Zeppelin .



C’est au centre de leur 5ème galette (et de loin la plus digeste) que tous ces arguments prennent forme. L’album est composé de 8 titres très bien produits (par le trio), suivis en guise de clôture d’une triple symphonie « torchestrée » intitulée « Exogenesis » (!). Un titre tel que « I Belong To You » est un exemple en terme de groove pop romantique obsédante, tout comme ce « Guiding Light », d’un électrique éclatant encore une fois pop romantique. Plaisir coupable ? Le must est aussi atteint avec « Uprising » et son riff appelant au pogo, ainsi que ce « Unnatural Selection » à l’intro limite Goth, où Matt Bellamy chante comme un Peter Hook de New Order, qui aurait enlevé le balais de son cul… De quoi faire plier Brian Molko d’envie. La petite cerise sans kryptonite revient à « Undisclosed Desires », funky et original, où la voix doublée ferait presque penser à un Michael Jackson timide.




Oui mais hic blaster il y a… Le groupe, malgré ses nombreuses qualités, s’auto-parodie, ou pire, parodie ceux qu’on ne voudrait jamais voir parodiés tellement on en a marre de les entendre… Comme sur « Resistance », où l’on ne sait pas si le groupe rend hommage à un U2 mou du genou, ou à un Queen fatigué de jouer les castafiores, et qui, au final, ressemble à un générique d’un dessin animé du Club Dorothée… Pire encore sur le - avouons-le - très osé « United States Of Eurasia » qui mettrait en scène un Freddie Mercury enfanté par Alexandre Le Grand, sur fond d’ouverture gréco-romaine, emmenée par des backing vocals que Brian May devrait adorer. Mais reconnaissons tout de même à ce titre une originalité digne (avec en guise de fin une reprise de Chopin ).




Et puis il y a ce champ lexical, celui de la guerre et de l’héroïsme, qui finit vraiment par faire tache. Trop de « you and me fall in line » ou encore des « they will not control us »… et puis des tartines de hurlements héroïques auxquels même Bono aurait rechigné…



Mais il faut tout de même l’avouer, c’est au milieu de cette charmante cacophonie - en définitif - que le groupe reste le plus heureux, hôte des lieux de leur disque (dont la pochette ressemble plus à une lampe Tiffany qu’à un vaisseau spatial), qui, à coup sûr, sera un bon blockbuster rock, trop rare dans la musique populaire. Muse est donc ce qu’étaient Genesis et toute la scène Prog des années 70, plus ou moins potable selon les estomacs, c’est-à-dire un groupe énorme et massif, la tête dans les étoiles… Hola intergalactique donc ?

















Muse, The Resistance, Warner Bros., 2009


D.S.

2 commentaires:

  1. Ce groupe est tout simplement génial! Malheuresement le concert est déjà complet sur Paris!

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  2. have a look at this Muse's new album cover in STOP MOTION :)
    please rate it and comment if you like
    and also spread to others about this video
    love music, love muse :)

    http://www.youtube.com/watch?v=NkGdH1AMJ94

    Jetez un oeil à la couverture de ce nouvel album de Muse en Stop Motion:) s'il vous plaît donner votre avis et commentaire si vous le souhaitez et aussi s'étendre à d'autres personnes au sujet de cette love music video, muse amour


    http://www.youtube.com/watch?v=NkGdH1AMJ94

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